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Réinventer le contraire du monde


Retenue prisonnière pendant vingt-sept ans dans le sous-sol de sa maison, une petite fille entreprend le récit de son enfermement, l'histoire d'une évasion…

MICHEL DUPONT est une fable sonore. Dans une salle plongée dans la pénombre, le spectateur est invité à prendre place sur un coussin, à l'intérieur d'un cercle délimité par huit enceintes, en regard d'une maison miniature trônant au centre. La salle plonge doucement dans l'obscurité la plus totale et le spectateur est pris au coeur de l'histoire. Mêlant l'héritage du conte populaire et les témoignages de faits divers contemporains, le spectacle développe sous un angle nouveau une thématique chère à l'auteure : la force absolument nécessaire et vitale de l'imaginaire dans une situation d'interdit et d'enfermement.
C'est ainsi qu'il nous est offert d'entrer dans un univers sensoriel envoûtant où l'imaginaire de chacun prendra place à la croisée des chemins : une expérience physique, visuelle et sonore, collective et intime. Sculpté sur un récit tout en champs et hors-champs, offrant différents niveaux de narration et de multiples textures sonores, sous un éclairage oscillant entre rêve et veille, Michel Dupont nous guide et nous perd au cœur d'un royaume dont il nous faut investir le sens.
L'imagerie populaire nourrit les jeunes filles de cette vision d'une princesse enfermée dans une tour et délivrée par un courageux prince qui l'emmène rejoindre le monde pour y couler des jours heureux. Au cours de ces dix dernières années, des faits divers sordides ont marqués à jamais la mémoire de ces mêmes jeunes filles : les jeunes princesses se sont échappées des caves où elles furent retenues prisonnières pendant des mois, voire des années, par un homme – inconnus, pères ou beaux-pères – prenant tous pouvoirs sur leur destin.

Librement inspiré du conte Demoiselle Méline des frères Grimm, des histoires de Natascha Kampusch, Elizabeth Fritzl, Sabine Dardenne, Lydia Gouardo, Malika Oufkir, ce spectacle met en perspective les liens et oppositions qui unissent aussi radicalement les bas-fonds d'une cave aux hauteurs d'un donjon.
Ne s'attardant pas sur les détails de ces histoires tragiques, mais partant plutôt de leurs similitudes, il veut poser la question de l'enfermement dans ce qu'il comporte tout à la fois de terrible et de créatif. Il traite de l'absolue nécessité d'exister lorsqu'en situation extrême le recours à l'imagination devient une arme de survie et propose, en somme, d'élargir le champ des interprétations en se concentrant sur la symbolique des éléments constitutifs de ces récits.


Concept, écriture et mise en scène : Anne-Cécile Vandalem ; création sonore : Brice Cannavo; avec les voix de : Epona Guillaume, Isabelle Urbain, Jean-Benoit Ugeux

Création : Juillet 2012

Format : Octophonie

Production déléguée : Théâtre de Namur
Coproduction : Das Fräulein (Kompanie)

Avec le support de la fédération Wallonie-Bruxelles, service Théâtre.